Le projet du plan stratégique 2010-2014 concernant les médecines complémentaires n’est absolument pas prolongé dans le document proposé. L’existence d’une activité « Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) » dans notre institution y était explicitement reconnue. L’objet de la démarche était de la clarifier, de l’évaluer et de l’améliorer. Cette activité a suscité un intéret et un investissement important de nombre d’entre nous. Le soutien de cette activité témoignant d’une ouverture originale de l’institution aux souhaits des patients pourrait s’exprimer à différents niveaux du plan 2015-2019.
« Une démarche institutionnelle autour de la médecine individualisée » Certes celle-ci s’appuiera dans les années qui viennent sur une meilleure définition génétique de l’individu. Plus simplement, une meilleure écoute de la demande, souvent symptomatique, du patient y participera aussi.
« Et parce que le soin repose fortement sur l’humain » De l’ordre de 50% des patients souffrant de maladies chroniques, dont le cancer, ont recours à des médecines complémentaires. La méconnaissance totale de ces prises en charge dans un tel document accroit dangereusement plusieurs risques : absence de prise en charge globale du patient, fuite de recrutement, marginalisation de pratiques pourtant largement répandues dans l’institution, méconnaissance du corps médical de ces pratiques, risques de perte de chance ou d interactions, morcellement croissant de la prise en charge par organe.
« Améliorer la santé et le bien-être au travail » De très nombreuses grandes entreprises proposent à leur personnel des techniques corps-esprit de MTC visant à améliorer le bien-être au travail. Leur efficacité en médecine dite occupationnelle est prouvée. Nos premières expériences dans ce domaine démontrent l’appétence de tous les personnels pour ces prises en charge.
« Reconfigurer la cartographie des sites » La nécessité de ne pas systématiquement considérer que les activités transversales comme douleur, fin de vie, médecines complémentaires, addictions, … sont facilement délocalisables et peuvent être concentrées dans des sites dédiés doit être soulignée. Elles constituent un lien médical traversant le tissu des unités de soin de chaque hôpital.
« Exporter notre excellence en nous développant à l’international » Tous les « temples » hospitalo-universitaires européens et américains de notre médecine conventionnelle ont créé des unités de médecine intégrative et des chaires de médecines complémentaires. Ils y rédigent déjà des algorithmes de prise en charge où figurent ces médecines.
En conclusion , faut-il rappeler que la déclaration conjointe entre la République populaire de Chine et la République française du 31 mars 2014 stipule d’ « intensifier les échanges et la coopération entre les deux pays dans le domaine de la médecine traditionnelle chinoise, notamment en matière de recherche clinique » ?
Cette contribution a été adressée le 05 mai 2014 par le Pr. Alain Baumelou en son nom propre.